Newsletter 17

Billet : Le jour d’après ….. Une fois la stupéfaction des premiers jours passée, la crise liée au Covid 19, interroge inévitablement sur l’après. Incontestablement cette situation inédite, devra amener à des changements. Cette crise ne devra pas être considérée comme une simple parenthèse mais bien comme la remise en cause de nos certitudes. Les effets sur nos économies fragiles nous rappellent l’urgence de revoir et prioriser désormais certains secteurs : La santé : « Le monde dépense chaque année 7000 milliards de dollars dans la santé, soit près de 10 % du PIB mondial, et pourtant plus de cinq milliards de personnes n’auront pas accès aux services de santé de base en 2030, à savoir notamment l’accès à des soignants, aux médicaments essentiels et à l’eau courante dans les hôpitaux [1]”. Or, la santé et les soins ne devraient pas constituer un privilège mais un droit pour tous et toutes [2]. Les Etats Africains s’étaient pourtant engagés à affecter 15 % de leurs budgets à la santé[3]. Sans planification, sans investissements publics importants, et face à la croissance démographique, nous ne pouvons que constater la dérive de nos systèmes de santé et l’éclosion d’offres privées de qualité extrêmement variable et peu contrôlées. L’éducation : Outre la qualité du système de santé, la crise actuelle nous démontre que l’organisation des institutions publiques et de leur capacité à fournir des services est également extrêmement importante. Comment faire passer les messages d’information à une partie de la population dont le niveau minimal d’éducation n’est pas assuré et qui n’est pas toujours en mesure de saisir les enjeux ? Comment promouvoir le lavage systématique des mains lorsque la majorité des ménages n’a pas accès à une eau non souillée? Les investissements dans les secteurs de la santé et l’éducation de qualité sont extrêmement importants en ce qu’ils induiront des effets économiques et sociaux considérables et multiformes. La restructuration de notre économie : Notre économie, tributaire de l’exportation de matières premières, devra être repensée structurellement. L’industrialisation, la transformation des produits en visant une forte valeur ajoutée doit désormais être un objectif, de même, le train du numérique et des nouvelles technologies ne doit pas nous laisser à quai. Enfin nous devons rendre réalité, la volonté affichée de promotion des échanges commerciaux entre pays africains.

 

 

REORGANISATION AU TEMPS DU COVID 19 : LE CHOMAGE PARTIEL EN DROIT DU TRAVAIL AU MALI

Principe

Face à la situation actuelle, le principe est que vous avez la faculté, sous certaines conditions d’opter pour la mise au chômage partiel[4] de tout ou partie de vos salariés. Toutefois, cette mesure doit :
  •  être temporaire et ne saurait excéder trois mois;
  •  intervenir pour des raisons techniques ou économiques.
La situation créée par le Covid 19, notamment pour certains secteurs d’activité, peut justifier le chômage économique qui se définit comme celui résultant de l’impossibilité pour l’employeur de faire travailler normalement les travailleurs, en raison d’une pénurie de travail dont la cause est économique.

Formalités

  •  Avis préalable des délégués du personnel ou du comité syndical s’il en existe ;
  •  Information du Directeur Régional du Travail compétent.

Implications

  • Durant la période de chômage économique, interdiction pour l’employeur de procéder à une embauche de nouveaux travailleurs du même secteur d’activité ou même qualification que ceux en chômage partiel ;
  • La période de chômage partiel sera prise en compte pour le calcul de l’ancienneté du travailleur ;
  • La mise en chômage partiel suspend en principe le paiement des salaires sauf dispositions conventionnelles contraires, mais possibilité de compensation.

COVID 19 ET PROCEDURES PREVENTIVES DES DIFFICULTES DES ENTREPRISES: LES BONS REFLEXES

Vous êtes dirigeant d’entreprise et vous constatez déjà les conséquences de la crise sanitaire sur votre activité économique, susceptibles d’entraîner des difficultés à faire face à vos engagements ? FSD Conseils Avocats revient pour vous sur les mesures préventives offertes par la loi. Certaines font appel à l’intervention du juge tandis que d’autres s’accommodent d’un simple engagement mutuel des parties.

 

 

 

Le Concordat amiable

Mesure préventive sans intervention du juge

Caractéristiques: Résulte de la simple volonté ou l’engagement des parties à trouver un accord par la mise en œuvre de façon extra judiciaire et non conflictuelle d’un procédé de résolution des difficultés existants entre le débiteur et ses créanciers, sans intervention de tiers ou avec l’intervention d’un tiers qu’elles ont librement choisi.

Le concordat amiable trouve son origine dans la volonté des parties de poursuivre leurs relations d’affaires, conduisant ainsi les créanciers à accorder des délais de paiement ou des remises de dettes à leur débiteur afin de pallier à des difficultés naissantes.

Les parties ont la faculté de nommer un conciliateur – généralement un Avocat- dont le rôle sera de les conseiller.

 

La conciliation judiciaire

Mesure préventive impliquant l’ intervention du juge

La conciliation est une procédure préventive, consensuelle et confidentielle, destinée à éviter la cessation des paiements de l’entreprise débitrice afin d’effectuer, en tout ou partie, sa restructuration financière ou opérationnelle pour la sauvegarder. Elle intervient avant la cessation des paiements et son caractère confidentiel interdit toute mesure de publicité. La procédure est ouverte sur requête du débiteur ou par requête conjointe avec un ou plusieurs de ses créanciers, adressée au président de la juridiction compétente qui statue à huit clos. La durée de la procédure ne peut en principe excéder trois mois (toutefois possibilité de prorogation exceptionnelle d’un mois).

L’objectif principal de la conciliation est de trouver un accord avec les principaux créanciers même si certains refusent d’y participer. Aussi, elle est ouverte aux entreprises qui connaissent des difficultés avérées ou prévisibles et pourrait être un atout majeur pour les entreprises dans contexte de la crise sanitaire.

 

Le règlement préventif

Avec intervention du juge

En cas d’échec de la conciliation judiciaire, le règlement préventif peut être sollicité. Lors de l’introduction de la requête de règlement préventif, sans être en état de cessation de paiements, le débiteur doit toutefois éprouver des difficultés sérieuses.

Il s’agit d’une procédure collective préventive destinée à éviter la cessation des paiements de l’entreprise débitrice et à permettre l’apurement de son passif au moyen d’un concordat préventif.

La requête est préparée par débiteur ou de façon conjointe avec les créanciers, et adressée au président de la juridiction compétente par l’entreprise et ses conseils, aux fins d’ouverture de règlement préventif.

L’ouverture du règlement préventif met fin à toutes les poursuites individuelles tendant à obtenir le paiement des créances antérieures à la décision d’ouverture pour la durée de la procédure, soit 3 mois prorogeable d’un mois.

La procédure est clôturée par l’homologation du concordat préventif qui le rend obligatoire à tous les créanciers antérieurs.

 

_____________________ [1] Tedros Adhanom Ghebreyesus – Directeur Général de l’OMS [2] L’éducation, l’instruction, la formation, le travail, le logement, les loisirs, la santé et la protection sociale constituent des droits reconnus. Article 17 Constitution de la République du Mali 25 février 1992 [3] Déclaration d’Abuja de 2001 [4] Ou chômage technique

Notre Cabinet reste bien entendu disponible pour vous accompagner et vous apporter toute l’assistance juridique requise.

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